
Lundi
"Lundi, on était rassemblés en AG dans un amphithéâtre pour protester contre la sélection à l'université, la réforme du statut des cheminots... et déjà il y avait des militants d'extrême-droite qui trainaient autour de la fac. Le doyen a fait fermer les portes." À ce moment-là, l'ambiance est déjà pesante : depuis l'attaque du GUD (Groupe Union Défense) dans le lycée autogéré de Paris et les expulsions musclées de la fac de Montpellier, les participants craignent un retour en force des groupes d'identitaires aux AG. Mais lundi soir, le rassemblement se finit sans affrontements et les étudiants peuvent quitter le site de Moulins après avoir été confinés un moment.Mardi
C'est mardi que la situation a dégénéré. Mathilde explique : "Avant même le début de la manif, on était juste devant la fac et des militants ont débarqué, mais on les a virés et on a commencé l'AG; déjà c'était très tendu parce qu'on savait qu'ils étaient dans le coin, qu'ils voulaient entrer dans la fac." Les étudiants votent alors pour rester dans l'amphi : dehors une bagarre a éclaté avec les militants identitaires. Le doyen fait alors baisser la grille à l'entrée de l'université, et les étudiants se retrouvent à nouveau enfermés dans la fac. La police arrive sur les lieux peu après et propose aux étudiants de les escorter hors de l'université, mais ceux qui assistent à l'AG refusent : ils décident de sortir par les issues de secours et de partir "en manifestation sauvage" raconte Mathilde. Mais pour finir, la police se contente de les suivre et le cortège ne rencontre pas de problème. Les étudiants décident néanmoins de lancer un appel à manifester ce mercredi, pour protester contre les violences qui sont venues perturber l'occupation de l'amphithéâtre et poursuivre leur lutte contre la réforme de la fac.Mercredi
Un peu après 14 heures, quelques centaines de manifestants entament donc une marche et remontent la rue du Molinel aux cris de "Lille, debout, soulève-toi" et "La République est en marche, qu'on lui casse les jambes". Rapidement, des fumigènes sont allumés et des explosions retentissent, mais le cortège reste relativement calme. Ce n'est que vers 16 heures que les choses tournent mal, et que la police finit par charger la foule près du boulevard Louis XIV, avant de finalement disperser les manifestants sur le boulevard du Maréchal-Vaillant.Affrontements à la manifestation des étudiants à #Lille pic.twitter.com/mud5R3NpdA
— Arnaud Dufresne (@VdnAdufresne) 28 mars 2018
— Arnaud Dufresne (@VdnAdufresne) 28 mars 2018
— Arnaud Dufresne (@VdnAdufresne) 28 mars 2018Voilà, on en est là. On vous tient au jus pour la suite.