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En quoi consiste Discovery, l'essai clinique européen auquel le CHU de Lille participe ?

Justine Pluchard 3 min de lecture
01 avr. 2020,

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Depuis une semaine, le CHRU de Lille fait partie des hôpitaux qui a lancé Discovery, un essai clinique européen destiné à évaluer quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19. On vous explique comment ça marche.

Au CHU de Lille, on diagnostique et on soigne les patients atteints du coronavirus mais on cherche aussi un traitement. Pour ça, il faut l'aide d'autres CHU, de l'Inserm ( Institut national de la santé et de la recherche médicale) mais aussi des voisins. Voilà, on vient de vous décrire ce qu'est l'essai clinique européen qui se tient en ce moment, baptisé Discovery.

Son but : tester quatre traitements sur 3 200 patients atteints sévèrement par le Covid-19 (dont 800 en France) pour évaluer leur efficacité contre le Covid-19. Non sans faire attention à leurs effets indésirables et donc à la sécurité des patients.

L’essai a démarré avec cinq modalités de traitement :

  • soins standards
  • soins standards + remdesivir,
  • soins standards + lopinavir et ritonavir,
  • soins standards + lopinavir, ritonavir et interféron beta
  • soins standards + hydroxy-chloroquine

Ces molécules antivirales ne sortent pas de nulle part : elles proviennent des premières analyses de données scientifiques émanant de Chine. "La liste de ces médicaments potentiels est par ailleurs basée sur la liste des traitements expérimentaux classés comme prioritaires par l’Organisation Mondiale de la Santé", précise Florence Ader, l'infectiologue et chercheuse lyonnaise qui coordonne l'essai en France.

Cinq hôpitaux en France dont Lille

Le CHRU de Lille fait donc partie des cinq hôpitaux français a avoir lancé l'essai depuis une semaine. "C'est un message important et réassurant qui démontre aussi le dynamisme dans cette lutte contre cette pathologie", expliquait lors de son lancement Julien Poissy du service réanimation à Lille.

Comment ça se passe dans les faits ? "Cet essai est particulier car il est adaptatif : ça signifie qu'un comité de surveillance se réunit très régulièrement pour analyser les résultats des traitements en temps réel", détaille le Dr. Poissy. Ce qui va permettre de juger plus rapidement de l'efficacité et des effets indésirables des traitements et d'abandonner ou, au contraire, mettre en évidence l'un d'entre eux. "C’est une démarche de recherche résolument proactive contre la maladie", conclut le Dr. Ader dans un article du site Inserm.fr.

Alors on vous rassure, si l'attribution des différents traitements est "randomisée" (c'est à dire aléatoire), l'essai est dit "ouvert" : les patients hospitalisés et médecins sont donc au courant de ce qui est administré et à qui, en toute transparence. Et non il n' y a pas de patient sous placebo qui ne recevrait du coup aucun traitement : tous les malades reçoivent des soins "adaptés à leur état". 

Des résultats pour quand ?

"Dans les semaines qui viennent en étant prudents", annonce le Dr. Poissy. Difficile en effet d'être plus précis sous peine de faire de fausses promesses. L'obtention des premiers résultats dépendant aussi de l'évolution de l'épidémie.

On vous laisse avec une vidéo du Dr. Florence Ader publiée lors du lancement de l'essai si vous êtes curieux d'en savoir plus.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=658&v=PwCDoxOh0Aw&feature=emb_logo

article écrit par Justine Pluchard


Tag : Lille


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