C'est une histoire à épisodes, mais qui vient de se clôturer : après avoir lutté pendant plus de six mois pour empêcher la destruction de la chapelle Saint-Joseph par la Catho, l'asso Urgence Patrimoine vient de rendre les armes : l'édifice du XIXe siècle sera finalement bien détruit.
Si vous n'aviez pas trop suivi l'histoire, en voilà un résumé : le groupe Junia, anciennement Yncréa, et appartenant à la Catho, a engagé des travaux dans plusieurs de ses sites dans le quartier Vauban. Le chantier inclut, rue Colson, la destruction de la chapelle Saint-Joseph, coquille vide depuis longtemps. Une serre doit y être construite à la place. Alors que le permis de démolir a été donné depuis longtemps l'asso Urgence Patrimoine, spécialisée dans le sauvetage d'édifices voués à la destruction en France, s'empare du dossier.
Recours rejeté
Sa présidente, Alexandra Sobczak, rallie l'association Renaissance du Lille ancien, Stéphane Bern et Etienne Poncelet, inspecteur général honoraire des Monuments historiques. Avant l'été, elle demande un moratoire sur la destruction de cette chapelle du XIXe siècle à Franck Riester, alors ministre de la Culture, ainsi qu'une mise en instance de classement aux Monuments historiques. Il se montre sensible à la cause... mais le remaniement l'envoie vers d'autres cieux, et Roselyne Bachelot prend les commandes du ministère.
En septembre dernier, la réponse de la nouvelle patronne de la Culture prend la forme d'un fin de non-recevoir. Ça ne plait pas du tout à Alexandra Sobczak. Mais alors pas du tout.
Son avocat dépose alors en décembre un recours en référé au tribunal administratif de Lille. Le ministère de la Culture n'aurait selon lui pas étudié suffisamment le dossier. Le tribunal a rendu son verdict ce lundi : il n'y a pas matière à contester la réponse du ministère. Le combat d'Urgence Patrimoine n'ira pas plus loin. La chapelle va donc pouvoir être détruite et le chantier de Junia avancer sur ce front.
