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La réouverture des boîtes de nuit, ce n'est pas pour tout de suite

Jean Duquesne 3 min de lecture
16 mars 2021, Night Night

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Lundi se tenait une conférence de presse où on a pu rencontrer plusieurs gérants de boîtes de nuits, dont Péo Watson et Franck Duquesne. Aucune date de réouverture n'est aujourd'hui connue, et les professionnel.le.s du monde de la nuit sont logiquement confrontés à plein de problèmes, qu'ils soient humains ou financiers.

Hier c'était un triste anniversaire : il y a un an, l'ensemble des discothèques devait fermer sur le territoire français. Et elles n'ont toujours pas rouvert. Le gouvernement ne laisse pas entrevoir d'éclaircie pour le seul secteur à n'avoir jamais pu rouvrir depuis un an. Pour l'instant, les boîtes de nuit tiennent grâce aux aides qu'elles reçoivent mais elles sont jugées trop faibles et trop aléatoires par les patrons.

Les problèmes commencent avec le matériel de ces établissements qui n'aime pas trop prendre des vacances de longue durée : "On a eu pas mal de mauvaises surprises avec de la dégradation d'amplis ou de bacs à glaçons", explique Péo Watson, un fondateur du Magazine Club. Il estime ces frais entre dix mille et vingt mille euros de réparation.

Et ça continue, avec des contraintes humaines qui s'ajoutent également. Ce qui semble inquiéter les responsables des boîtes de nuit, c'est de savoir si les jeunes vont continuer à fréquenter ces établissements : "Ils auront peut-être perdu l'envie ou ils se seront habitués aux soirées en appartement". Puis trouver du personnel qualifié, ce n'est pas évident, clament les patrons de concert. Avec le manque d'activité qui dure, beaucoup d'entre eux sont en train de se reconvertir. Et ça, c'est sans compter sur les étudiant.e.s qui bossaient aussi pas mal dans les boîtes avant leur fermeture.

Réouverture avec conditions, non merci

On se rassure comme on peut, mais aucune boîte lilloise n'a été citée comme ayant mis la clef sous la porte. Ce n'est pas trop le cas en France, l'année dernière, le pays comptait 1 600 discothèques. Elles ne sont plus que 1 300 aujourd'hui. Et pourtant, même si leur réouverture pouvait se faire, les restrictions sanitaires ne tentent pas trop les gérants pour plusieurs raisons.

La raison principale repose sur des critères économiques. On vous explique : en percevant des aides, les boîtes lilloises touchent environ 15% à 20% de leur chiffre d'affaires. Dès que leur ouverture sera actée, elles auront quatre ans pour rembourser tout ça. En limitant le nombre d'individus dans ces lieux de nuit, difficile de rentrer autant de chiffre d'affaires qu'avant. Le remboursement s'annonce difficile. Du coup, avancent-ils, autant ouvrir quand aucune restriction ne sera en place pour pouvoir fonctionner à plein régime.

"Demander à une boîte de rouvrir sans piste de danse, c'est comme ouvrir un restaurant sans nourriture", exprime l'un des gérants de boîte. En gros, les discothèques sont des lieux de rencontres, d'échanges, et limiter les gens à table ou imposer une distanciation sociale serait totalement contraire au mode de fonctionnement de ces lieux.

La bonne humeur n'est clairement pas au rendez-vous : tous souffrent de ne pas être assez cités dans les prises de parole officielles. "Castex ne dit jamais le mot discothèque dans ses discours", se désole Franck Duquesne. Sachez toutefois qu'aucune manifestation n'est prévue de la part des professionnel.le.s des boîtes de nuit : "On estime que les rues ont suffisamment été bloquées entre les gilets-jaunes et les retraites, puis on ne serait pas assez nombreux de toute façon."

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article écrit par Jean Duquesne

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