C'est le grand retour de la revanche de la rue de Gand piétonne. Une pratique estivale qui date de 1999 et qui faisait la fierté des Lillois·es qui amenaient des potes touristes dans cette rue si typique du Vieux-Lille. Disparue en 2019, la piétonnisation revient cette année.
Une rue pavée, avec une trentaine de restos, des immeubles flamands classés et canons, une atmosphère de fête, des terrasses qui débordent largement sur la rue... C'est la chouette ambiance de la rue de Gand, l'été, quand elle est piétonne. Les Lillois·es la connaissaient comme ça depuis 1999, et y étaient fort attaché·e·s.
Puis en 2019, la mairie et les restaurateurs n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente pour renouveler la tradition. Pour la première fois en 20 ans, la rue est parcourue de voitures les soirs de semaine et les week-ends d'été. "Les restaurateurs n'étaient pas d'accord entre eux", raconte Jacques Richir, adjoint à la ville de Lille en charge du dossier.
Le truc, c'est que la ville demandait à ce que les restaurateurs paient, quatre heures par jour et pendant toute la durée de la piétonnisation, un agent de sécurité pour s'assurer que la rue reste piétonne, mais aussi pour s'assurer que la barrière soit mise de côté si les secours doivent passer ou si des riverains souhaitent aller garer leur auto dans leur garage. "Ca revenait à moins de 15 euros par jour et par restaurant. Et la mairie fournissait tous les arrêtés, et acceptait de ne plus percevoir les revenus du stationnement, quand on pouvait encore s'y garer." Mais certains restos ne veulent alors pas mettre la main à la poche. En 2020, rebelote : pas moyen de trouver un terrain d'entente entre les commerçants, restaurateurs et la mairie. La rue restera ouverte aux engins motorisés sur quatre roues.
Et voilà que vient 2021. Les restos on manifestement trouvé un terrain d'entente. "Le président de la Fédération du commerce, Romuald Catoire, a joué un rôle de médiateur entre les restaurants", précise Jacques Richir. Cette année, la rue de Gand retrouve donc son calme estival d'antan, chaque soir de semaine, et même en journée le week-end : entre la place Louise-de-Bettignies et la rue de Thionville, des barrières viendront bloquer le passage des voitures.
Voilà les plages horaires où on entendra les verres s'entrechoquer, les couverts racler les assiettes et les gens rire sans pollution motorisée et sonore :
- Du mardi au vendredi de 17 heures à 23 heures (stationnement interdit de 16 heures à 23 heures)
- Les samedi et dimanche : de 11 heures à 23 heures (stationnement interdit de 10 heures à 23 heures)
Seuls les riverain·e·s propriétaires d'un garage rue de Gand pourront passer. Mais ils ne doivent pas non plus être légion.
Et la rue de la Monnaie et la place du Concert, nous demanderez-vous ? Elles ne seront pas piétonnisées cette année. "C'est bien sûr lié aux travaux du Vieux-Lille, explique Jacques Richir. Le chantier a pris de l'avance, mais ça aurait été compliqué de rendre la rue de la Monnaie piétonne cette année (...) On doit garantir l'accès au Palais de Justice 24 h/24."
