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Mois sans tabac : chez les jeunes, le diable s'habille en puff

Mathilde Dolinger 4 min de lecture
19 oct. 2022,

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Présentée comme une e-cigarette jetable "fun" et "cool" avec ses arômes sucrés et fruités et son emballage coloré, la puff est pourtant loin de l'être : c'est un produit contenant de la nicotine, vendu de manière agressive et pas toujours légale et qui cible les jeunes... qui sont des futur·es fumeur·ses potentiel·les. On vous explique tout avec le Comité national contre le tabagisme (CNCT).

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Reprenons les bases. La puff est une cigarette électronique jetable et aromatisée, prête à l'emploi dès la sortie de l'emballage et pouvant légalement contenir jusqu'à 2% de nicotine en Europe. Vapoter une seule puff, c'est respirer 600 bouffées soit 2 paquets de clopes (voire beaucoup plus avec les nouveaux modèles).

D'un point de vue écologique déjà, la puff est loin d'être un ange. "Elle est en plastique, jetable et fonctionne avec une pile en lithium, commence Amélie Eschenbrenner, chargée de com' du CNCT. Ça devrait être recyclé mais ça l'est peu." Et ce n'est pas le seul point négatif de cette e-cigarette vous l'aurez compris.

Les jeunes dans le viseur

La problématique centrale de la puff, c'est qu'elle fait un carton chez les jeunes, notamment non-fumeur·ses. Et ce n'est pas un hasard. "Les gens fument moins de cigarettes, résultat les ventes de tabac sont en train de baisser, explique la chargée de com'. L'industrie de la nicotine a besoin de nouveaux consommateurs qu'elle trouve chez les jeunes et très jeunes. C'est pour ça que la puff existe. Elle est présentée comme un moyen de sevrage pour les fumeurs, alors que c'est un moyen de recrutement des non-fumeurs. C'est un objet de reconquête."

Au point d'alarmer les pouvoirs publics qui ont rappelé sur leur site le cadre légal à respecter, concernant la vente et la promotion des produits de vapotage. "Mais la plupart des vendeurs et vendeuses ne respectent pas du tout la loi", affirme Amélie Eschenbrenner. L'étiquetage est parfois en langue étrangère, on trouve des puffs avec un taux plus élevé de nicotine, les mineurs s'en procurent très facilement..."

Un marketing "agressif" et interdit

Et côté marketing, Amélie n'hésite pas à le définir comme "agressif". Alors, ça ne veut pas dire que les vendeur·ses de puff chopent par le col, cognent et obligent à acheter leur produit. On parle plutôt d'effort (intense) de communication en direction des jeunes.

D'abord à travers l'apparence des puffs et leur goût. "Les vendeurs et vendeuses proposent une multitude d'arômes étonnants, sucrés et fruités (marshmallow, barbe à papa, pastèque, raisin glacé...) et dans un emballage coloré, pour rendre ça attrayant et fun auprès de cette cible", continue la chargée de com' de la CNCT.

Ensuite à travers la pub et la promotion de la puff... pourtant illégale comme pour les autres produits de vapotage. "Légalement, ils n'ont le droit qu'à une affichette dans les bureaux de tabac, qui explique le produit et qui ne doit pas être visible de l'extérieur", rappelle Amélie. Mais en pratique, c'est autre chose : affiches promotionnelles, ventes hors bureaux de tabac et magasins de vapotage, partenariats rémunérés avec des influenceur·ses sur les réseaux sociaux... "L'un des plus gros vendeurs en France a été condamné pour publicité illicite en faveur du vapotage", annonce-t-elle. Mais le problème persiste.

Puff aujourd'hui, clope demain ?

Comme la puff est arrivée en France en 2021, il n'existe pas encore d'études d'assez grande envergure pouvant affirmer que les jeunes fumeur·ses de puff d'aujourd'hui deviennent des fumeur·ses de clopes (ou autres) plus tard. Mais le risque est bel et bien là. "Les jeunes deviennent addicts à la nicotine plus facilement que les adultes et peuvent passer rapidement à des produits nicotiniques plus dangereux comme le tabac. Et souvent ce n'est pas les puffs à 0% de nicotine qui sont achetées."

Autrement dit, la puff peut être une passerelle menant à la clope. Et une nouvelle fois, ça ne vous profitera pas à vous, mais à l'industrie du tabac. "Soyez vigilant, ne vous faites pas avoir par leur marketing", prévient la chargée de com'. À bon·ne entendeur·euse.

Pour plus d'infos sur la puff, on vous conseille le site generationsanstabac.org qui propose des décryptages du produit. Et si vous êtes fumeur·se et que vous voulez arrêter, l’opération “Mois sans tabac” démarre en novembre. Le défi est de ne pas fumer du tout pendant tout le mois (pour augmenter les chances d’arrêter définitivement). Vous pouvez être aidé·e et suivi·e par des spécialistes, avoir le soutien de gens qui arrêtent comme vous et recevoir un kit d’aide via les appli Android et iOS ou le site Tabac Info Service.

Article sponsorisé @ARS_Hauts_de_France 

article écrit par Mathilde Dolinger


Tag : Lille


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