Fiesta, c’est la grande fête culturelle qui a démarré fin avril à Lille avec une méga parade. Et maintenant, ça continue dans la métropole, comme Tourcoing, Roubaix ou encore Marcq-en-Barœul, notamment via des expos. Après notre focus sur celles à Lille la semaine dernière, on s'est éloignés un peu pour vous en dénicher d'autres à ne pas manquer dans la métro.
Depuis le 26 avril, ça y est : Fiesta a officiellement lancé son édition 2025 de lille3000. Vous avez peut-être vu la grande parade ouvrir les festivités dans les rues de Lille, mais la fête ne s’arrête pas là. Jusqu’à l’automne, c’est toute la métropole qui entre en véritable ébullition culturelle, avec des expos aux quatre coins du territoire.
Après vous avoir fait un topo sur celles à découvrir à Lille, en articleeten vidéo, on élargit un peu le périmètre. On n’a pas pu tout tester, mais on est allés faire un tour dans les lieux les plus emblématiques : Tourcoing, Roubaix et Marcq-en-Barœul, où quatre expos sont à ne pas louper.
Maison Folie Hospice d'Havré, Tourcoing
Métal Hurlant, c'est un magazine mythique qui a révolutionné la bande dessinée dans les années 70. Il fête ses 50 ans dans une expo d’une grosse ampleur nommée "Métal Hurlant, 50 ans et déjà immortel !". Et c’est ici, à la Maison Folie Hospice d’Havré à Tourcoing que ça se passe.
150 planches de dessin originales, 30 objets uniques, 70 artistes exposé·es : cette rétrospective fait revivre l’explosion créative d’un journal qui a bousculé les codes de la BD. L’expo ne se contente pas d’aligner les œuvres dans plusieurs pièces : elle raconte une histoire, celle d’un bouillonnement artistique, entre esprit rock, humour, visions futuristes et critique sociale. Une section est consacrée aux femmes et à l’évolution de leur place au fil des générations.
La visite se finit par un passage dans la chapelle de l'ancien couvent Notre Dame des Anges, où un hommage est rendu aux deux fondateurs et dessinateurs de Métal Hurlant : Philippe Druillet et Jean-Giraud. Vous pouvez découvrir de "rares sculptures et objets provenant presque exclusivement de la collection de la Fondation Boon pour les Arts Graphiques Numériques" raconte la Maison Folie Hospice d’Havré.
Deux expos en une sont à découvrir à la Condition Publique : "Les étoiles refroidissent aussi", coproduite avec le LaM, rassemble 13 artistes qui interrogent le rituel festif, ses masques et ses lendemains. "Jouant avec les limites des corps qui s’aventurent au-delà des frontières nocturnes et dans l’espace public, les artistes invitent à interroger l’aspect éphémère de la fête" raconte lille3000.
Il y a aussi une partie consacrée au regard que peut avoir l'enfant vis-à-vis de la fête, construite avec des objets enfantins, la mise en place d'une salle de classe, ou encore avec des dessins collés aux murs. "L’ambivalence de la fête fascine les artistes, qui l’associent souvent à l’univers de l’enfance. La pratique du faux-semblant, omniprésente dans les jeux enfantins, est ainsi caractéristique du carnaval et de ses dérivés. En s’emparant et revisitant les codes des parades, les artistes créent ou recréent également du lien social dans une démarche plus égalitaire".
→ à voir jusqu’au 12 juillet
Juste à côté, toujours à la Condition Publique, on peut découvrir "Oiseaux de nuit".En gros, l'expo montre que la fête, ce n'est pas juste pour s’amuser : c’est un vrai phénomène social qui mélange les rôles et casse les codes, et on a particulièrement aimé voir cet autre côté de la fiesta. Entre sculptures, installations et vidéos, une génération d’artistes explore comment la fête devient un espace d’émancipation et de transformation.
→ à voir jusqu’au 12 juillet
Le Minorelle, Marcq-en-Barœul
Direction Le Minorelle à Marcq pour découvrir "Cimarron", une série de photos signée Charles Fréger et consacrée aux mascarades des États-Unis. Le photographe français a sillonné 14 pays pour documenter ces rituels populaires, portés par les descendant·es d’esclaves africain·nes. Les images sont puissantes et les décors sont très colorés.
Charles Fréger expose toute une histoire. Celle d’un combat pour la mémoire, la liberté et la réappropriation des identités : "Au sein de ces mascarades, de leurs masques, maquillages, costumes, parures et accessoires, s’entremêlent les cultures africaines, indigènes et coloniales, prises dans le vertige d’un mouvement syncrétique pluriséculaire" précise lille3000.
→ à voir jusqu’au 22 juin
La Manufacture, Roubaix
Bienvenue dans "Ring, Sing and Drink for Trespassing", l’univers barré, sensuel et immersif de Laure Prouvost, vidéaste et artiste contemporaine originaire de Croix. À la Manufacture, l’artiste (qui a remporté le prix Turner en 2013) installe un monde parallèle entre jardin sauvage et laboratoire oublié, fait de tapisseries géantes (15 mètres de long), de vidéos et d'objets en tout genre.
"Cette installation invite à l’évasion aussi bien géographique que psychologique. Elle figure un endroit abandonné, jonché de déchets au milieu desquels la nature reprend ses droits. On déambule dans un chemin de traverse, ponctué de notes à la poésie absurde, comme des petits tweets manuscrits, gravés dans la toile" détaille la Manufacture.
Mention spéciale à son film Into all that is here, à voir à la fin du parcours. On y explore la luxure, la mémoire, le plaisir… le tout à travers un langage inspiré de son grand-père.
→ à voir jusqu’au 17 août
Et pas seulement à Lille
On vous le disait un peu plus haut : d'autres expos sont aussi à découvrir un peu partout dans la métropole, comme à Villeneuve-d’Ascq, Loos ou Lambersart. Pour connaître tous les lieux et les dates, on vous a glissé le lien du programme complet dans les infos pratiques.