Fini l'invisibilisation des personnes LGBT+ à Roubaix. Après l'annonce inattendue d'une première Pride dans la ville le 5 juin, organisée par une élue de la mairie, trois Roubaisien·nes ont suivi le mouvement en lançant la première association LGBT+ de Roubaix : les Césarines.
Le nom de l'association s'inspire d'une figure locale inconnue : Césarine Rever. "C'est une personne trans, intersexe, issue de la classe populaire roubaisienne qui est décédée en 1930", raconte Mara Berlow, la présidente des Césarines. On cherchait une figure queer roubaisienne pour montrer qu'on peut être LGBT et Roubaisien." Ça donne le ton. Car s'il y a des associations LGBT+ à Lille, Roubaix en a toujours été dépourvue, jusqu'à aujourd'hui.
Roubaix vs les clichés
Par manque de concerné·es dans la ville ? "Il y a plein de personnes LGBT+ à Roubaix", affirme Bruno, de l'association lilloise J'en suis J'y reste qui organisait des permanences là-bas. Il suffisait de se rendre à la soirée de lancement des Césarines ce mercredi 21 mai à la librairie Combo, pour le constater soi-même.
Parce que Roubaix a mauvaise réputation ? "J'avais une image négative de la ville avant d'y vivre, continue Mara qui y habite depuis quatre ans. Aujourd'hui, je peux dire que je suis fière d'être Roubaisienne, que c'est une terre d'accueil où le vivre ensemble est essentiel et où il y a toujours quelqu'un qui peut t'aider." Plusieurs Roubaisien·nes de la salle vont plus loin, pour démonter les clichés qui entourent la ville : "Il n'y a pas plus de LGBTphobies ici qu'ailleurs en France."
Mais voilà, la visibilisation des personnes LGBT+ à Roubaix, "c'est nouveau et ça peut faire peur", ajoute Mara qui a créé l'asso "de manière précipitée" après l'annonce de la Pride le 5 juin.
Accueillir, sensibiliser, réorienter
Pour l'instant, trois personnes sont membres du bureau de l'association : Mara, Frédéric Fort et Adriel X. Et tous les trois ont déjà des idées d'actions en tant que Césarines :
- revaloriser les cultures LGBT à Roubaix
- faire de l'éducation populaire en faisant de la sensibilisation auprès des jeunes et des conférences pour les adultes
- faire une permanence nomade à travers la ville à partir de la rentrée
- accueillir les personnes LGBT+ et les réorienter si besoin vers des structures pouvant les aider selon leurs problématiques
- être présent dans des événements comme la Pride (mais pas que)
- cartographier les lieux safe de Roubaix
"J'en suis j'y reste va nous aider pour apprendre à faire de la sensibilisation et ceux qui souhaitent mettre sur pied des événements auront notre soutien", ajoute la présidente bénévole, qui n'a pas l'intention de se lancer dans cette branche là, pour le moment en tout cas. L'association est vouée à évoluer et toutes les idées sont bonnes à prendre."
Pour soutenir ou aider l'association, vous pouvez adhérer à l'année (le prix varie en fonction des revenus). Pour ça, vous pouvez lui envoyer un message sur Instagram, le lien est dans les infos pratiques.