Aéroport de Lille-Lesquin : quasiment plus de vols de nuit jusqu'en octobre

Petit rappel des faits : le 28 février dernier, le conseil métropolitain de la MEL votait à l’unanimité l'interdiction de tous les vols entre 23h et 6h à l’aéroport de Lille-Lesquin. Une mesure attendue de longue date par les habitant·es des alentours, régulièrement réveillé·es par le bruit des avions nocturnes.

Mais ce vote reste pour l’instant symbolique. Pour qu’un couvre-feu soit réellement appliqué, il faut que le préfet, sur avis du ministère des Transports, prenne une décision officielle. Et pour le moment, c’est toujours en attente.

En attendant, les vols de nuit baissent déjà

Même sans décision officielle, les choses bougent un peu côté Lesquin. Ce 10 juin, un communiqué de l’aéroport annonçait des chiffres déjà en baisse concernant les vols de nuit.

Entre 22h et 6h, on a compté 1 118 mouvements en 2024, soit une baisse de 28% par rapport à l’année précédente. Et si on regarde la tranche « cœur de nuit » (sur la tranche 00h-6h, hors vols de mission de service public), la baisse est encore plus marquée : -35%, avec 438 vols recensés.

Ce recul s’explique en partie par une meilleure rentabilité des vols : en moyenne, chaque avion transporte aujourd’hui plus de passager·ères. On est passé de 103 passagers par vol en 2019 à quasiment 146 en 2024. Moins d’avions, mais autant de monde transporté, pour résumer.

Aucun vol de minuit à 6h jusqu’en octobre

L’aéroport prévoit de continuer sur cette lancée : "La programmation des vols établie pour cette saison été 2025 s’inscrit ainsi dans la continuité des actions menées depuis 2019 pour réduire les nuisances sonores. Sur la période d’avril à octobre 2025, aucun départ n’est programmé en cœur de nuit", précise la direction via le communiqué. En gros, la tranche 00h-6h devrait connaître une nouvelle baisse d’activité de 8,5% par rapport à 2024.

Et pour les vols nocturnes maintenus, plus de 60% seront concentrés entre 22h et minuit. Cette réorganisation a été pensée en lien avec les compagnies aériennes, pour limiter les nuisances sonores autant que possible.

Silence partiel, décision en attente

Les voisin·es de l’aéroport peuvent souffler un peu, mais pas complètement. Même si les chiffres montrent une réelle baisse des vols de nuit, le sujet de fond reste en suspens : le couvre-feu sera-t-il oui ou non officiellement appliqué d’ici 2026 ?

La MEL a pris position, l’aéroport joue le jeu, mais la balle est toujours dans le camp de l’État. Verdict (peut-être) dans les prochains mois. En attendant, le ciel nocturne de Lesquin reste un peu plus calme… mais pas encore totalement silencieux.