Vous voyez les appli' de covoiturage ? Eh bien Ali Blali, un étudiant de 23 ans, a développé la sienne mais pour les étudiant·es piéton·nes de Lille afin qu'iels ne rentrent plus seul·es, avec la peur au ventre de se faire agresser ou harceler. On vous explique.
C'est l'histoire malheureusement banale d'une nana qui se fait harceler par des mecs dans une rue de Lille. Et d'un étudiant, Ali Blali, qui trouve une solution spontanée pour la sortir de là... avant de développer une piste numérique pour éviter que ça se reproduise pour d'autres étudiant·es.
"Ils étaient deux et ils la suivaient et tentaient de la forcer à monter dans leur voiture, raconte le témoin de la scène. Quatre filles passaient par là, je les ai interpellées pour qu'elles m'aident à la sortir de là, en faisant semblant qu'on la connaissait. On a crié "Juliette ! Juliette ! Juliette !" Au début elle n'a pas compris et ensuite elle a joué le jeu. Les deux hommes ont reculé et on a commencé à marcher ensemble dans la même direction comme si de rien n'était et ils sont partis. En réalité, elle s'appelait Charlotte."
Une appli pour ne pas rentrer seul·e
Oui, comme le nom de l'application créée par Ali. L'étudiant de 23 ans, désormais en master, a voulu développer une solution pour lutter contre l'insécurité à Lille. "Je suis originaire de Polynésie française et quand je suis arrivé en France, on n'arrêtait pas de me dire 'fais attention aux vols, ça peut être dangereux là, etc.' J'ai fini par comprendre à ce moment-là."

Son application pour l'instant réservée aux étudiant·es, est en conception depuis septembre 2023. Et son fonctionnement est simple :
- on s'inscrit avec son adresse mail étudiante, "pour dissuader les personnes mal intentionnées de s'inscrire."
- on note l'adresse où on veut aller, sans que celle-ci ne soit diffusée aux autres utilisateur·rices
- l'application cherche des personnes qui font quasi le même trajet pour faire une partie du chemin ensemble, sans que votre itinéraire ne soit modifié. "L'idée est de créer des groupes de personnes pour dissuader les agresseurs, explique Ali. Parfois, ça peut être un bout de chemin et c'est avec une autre personne qu'on fait le reste du trajet."
Des évolutions à venir
L'application n'en est qu'à ses débuts puisqu'elle n'est officiellement sortie qu'en avril. Mais plus de 300 personnes se sont déjà inscrites. "Elle est vouée à évoluer, avec par exemple la mise en place d'une messagerie à la rentrée, pour que les utilisateur·rices puissent entrer en contact avant les trajets. Mais j'aimerais rajouter d'autres fonctionnalités par la suite", indique l'étudiant-créateur.
Parmi ses idées : permettre à l'application de détecter une agression, via un compte à rebours qui contacterait automatiquement la police, "comme pour l'Apple Watch qui détecte un malaise." L'avenir nous dira s'il y parvient. En attendant, vous pouvez télécharger l'application sur Android et IPhone, le lien est dans les infos pratiques.