Depuis début juin, le CHU de Lille accueille un tout nouveau lieu d’accompagnement : MAVie, une maison pensée pour les victimes de violences, juste au-dessus des urgences de l’hôpital Calmette. Trois services spécialisés y sont désormais réunis pour proposer un parcours complet, dans un cadre rassurant. On vous explique comment ça fonctionne.
"On s’est dit : il faut que tout soit au même endroit, au même moment", explique Chahinaze Delaval, référente juridique de MAVie. C’est chose faite. Depuis début juin, les victimes de violences, qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques ou accidentelles, peuvent être accueillies au sein d’un tout nouvel espace dédié, niché au 2e étage de l’hôpital Albert Calmette, juste au-dessus des urgences adultes, pédiatriques et gynéco-obstétricales.
Avant, les services étaient éparpillés dans tout le CHU. Aujourd’hui, ils partagent un grand couloir commun, avec un objectif : proposer un accompagnement coordonné, rapide et humain.
Trois services sous le même toit
MAVie rassemble trois unités jusqu’ici séparées :
L’unité médico-judiciaire (UMJ), pour constater les violences, évaluer les blessures et établir des certificats légaux
Le centre régional du psychotraumatisme (CRP), spécialisé dans la prise en charge psychologique après un choc violent
L’unité d’accueil pédiatrique Enfance en danger (UAPED), qui accompagne les enfants victimes dans un cadre sécurisé, avec des auditions adaptées à leur âge
"C’est un véritable parcours coordonné : les services communiquent, se concertent et partagent les informations pour ne rien laisser au hasard dans l’accompagnement des victimes", explique Catherine Thomas, directrice juridique du CHU. Sur place, on retrouve médecins légistes, psychiatres, pédiatres, psychologues, associations d’aide aux victimes, et même les forces de l’ordre pour faciliter le dépôt de plainte.
Comment on y accède ?
MAVie n’est pas un lieu où l’on entre librement : il faut avoir mis un pied aux urgences ou dans un des services du CHU. Cela peut concerner tous types de violences : au sein de la famille, dans la rue, dans un cadre amical ou même un accident.
Une fois au CHU, deux options : soit la personne demande à voir MAVie si elle connaît le dispositif, soit ce sont les urgences qui prennent l’initiative de contacter l’équipe, lorsqu’ils estiment qu’un accompagnement complémentaire est nécessaire. Et si la victime ne peut pas se déplacer, c’est la juriste qui se rend à elle.
Un tremplin pour les victimes
Chaque personne peut accéder à un ou plusieurs des trois services selon ses besoins. Le but est de ne pas rajouter des étapes ou des obstacles, mais de simplifier les démarches après un événement violent, qu’il s’agisse de porter plainte, d’être soigné·e, d’entamer un suivi psy ou de comprendre ses droits.
Parquet au sol, couleurs douces, fresques : l'atmosphère est rassurante. Ici, l’ambiance froide d’un hôpital classique veut être évitée au max. "L’idée, c’était d’en faire un lieu chaleureux, parce qu’on reçoit des personnes qui sont dans un moment très difficile de leur vie", raconte Chahinaze Delaval.