"T'es en train de discuter avec un mec qui s'est retrouvé en pleurs à la Villa Cavrois tellement ça l'a retourné". De Florent Ladeyn, on connaît sa cuisine, son amour pour les Flandres et les produits locaux. On connaît moins son amour pour l'architecture, la musique et les musées.
Quand la MEL a lancé son appel d'offre pour trouver un chef qui va cuisiner à partir de 2027 dans le LaM 2.0, actuellement fermé pour travaux, Florent Ladeyn s'est lancé. "C'est un projet qui fait sens pour moi, explique le chef terroiriste. Le LaM est né grâce à des donations de mecs d'ici pour les gens d'ici. L'architecte du musée Roland Simounet s'est inspiré de tout ce qui se fait dans le monde tout en travaillant avec des matériaux locaux. Comme nous, dans notre cuisine. Je trouve ça très cool d'être associé à la culture."
Un comptoir et un restaurant
Une fois les travaux finis, Florent Ladeyn va donc nous régaler avec sa cuisine au cœur du musée, sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, le chef ouvrira un comptoir inspiré du Danemark. "En France, les musées ont un côté sacré et c'est dommage. Je veux que ce soit un lieu de vie où les gens puissent venir boire un coup entre potes, et comme dans les estaminets des Flandres, acheter un bon pain de levain et des paniers de maraîchers." On pourra aussi manger des tartines, des bouillons, des salades ou encore des soupes.
À l'étage, vous retrouverez la cuisine typique de Florent Ladeyn, avec un prévisionnel de 50 couverts. "On part sur ce qu'on sait faire dans les autres établissements comme Krevette, le Bloempot ou le Vert Mont, toujours avec des produits 100% locaux."

Deux arts qui se rencontrent
Mais il y aura quand même une particularité liée au musée. "Je vais m'inspirer des collections qui vont arriver pour proposer une offre qui sera corrélée aux expos." Un artiste vient d'une campagne réputée pour sa soupe populaire ? Le chef proposera une soupe populaire au comptoir et une carte un peu plus élaborée à l'étage. Les œuvres ont des couleurs particulières qui l'inspirent ? On va le voir dans les assiettes.
"Mon métier, c'est de donner du plaisir aux gens et de leur faire vivre une expérience. L'objectif est de proposer une continuité avec l'expérience vécue dans le musée."

Même au niveau de l'architecture, la fusion sera palpable. "Le restaurant sera comme un belvédère avec des grandes baies vitrées qui donnent sur le Parc du Héron." Et la cuisine sera vitrée, ce qui vous permettra de voir les cuistots en action.
Petite précision qui a son importance : le restaurant ne sera pas réservé qu'aux visiteur·es du musée. N'importe qui peut réserver sa table ou se poser au comptoir. Mais vu les collections du LaM, ça serait dommage de ne pas en profiter.