Une première étape a été franchie. Placé en redressement judiciaire, Grand Scène a évité la fermeture ce mercredi 2 juillet au tribunal de commerce de Lille. Mais la survie du foodcourt de la rue de Béthune n'est pas encore assurée. On en a discuté avec Marianne Barbier, la gérant du spot lillois.
"J'ai l'impression d'être passée dans une essoreuse." Mercredi 2 juillet au soir, Marianne a enfin pris le temps de respirer. Son passage au tribunal de commerce de Lille dans le cadre du redressement judicaire de Grand Scène, s'est révélé positif. Ce qui a éloigné, du moins pour le moment, la liquidation judiciaire tant crainte. Mais la gérante sait que le combat n'est pas fini. Un dernier rendez-vous est fixé en octobre, permettant ou non de valider le plan pour sauver le foodcourt de la rue de Béthune.
Comment s'est passée l'audience de Grand Scène au tribunal administratif de Lille ?
On a franchi une étape clé. On a réussi à montrer tout le travail qu'on a accompli depuis le placement en redressement judiciaire et ça a été salué par le tribunal : réaménagement du rez-de-chaussée pour en faire un lieu plus vivant et plus accès sur le bar, diminution du personnel sans réduire la qualité de ce qu'on propose... et puis le tribunal a reconnu qu'il est un lieu structurant pour la ville, en tant que lieu de vie, de rencontres et de culture. Ce qu'il nous manque actuellement, c'est le soutien des pouvoirs publics.
Quel est le plus gros problème dans le centre-ville, selon toi ?
On est en décroissance de 10 à 20% chaque année et la fréquentation de la rue de Béthune est en chute libre. Je pense que je parle au nom de tous les commerçants du centre-ville quand je dis que la circulation et le stationnement à Lille sont des vrais freins pour la fréquentation [argument également mis en avant par La Maison du Donut lors de sa fermeture, ndlr]. Nos clients nous disent que se garer coûte trop cher et que c'est devenu difficile de circuler.
On ne demande pas de l'argent, mais de l'accessibilité. On aurait bien voulu que des concertations soient faites avec nous avant de prendre des décisions qui ont des conséquences sur nos activités. Pourquoi ne pas baisser le prix du stationnement dans le centre ? Ou le rendre gratuit à certains moments de la journée ?
Considères-tu que la mairie de Lille n'aide pas les commerçants ?
Je pense que les Municipales approchent et qu'il faut être à l'écoute. On aimerait plus de soutien, notamment lorsqu'on veut faire vivre le centre avec des initiatives ponctuelles qui nécessitent une demande d'occupation de l'espace public. La Ville l'a d'ailleurs déjà fait pour notre festival Feu!. On aimerait plus de souplesse et de réactivité et pourquoi pas étendre le droit à l'élargissement des terrasses à d'autres établissements ? Si le maire Arnaud Deslandes pouvait venir nous voir pour qu'on discute de tout ça... on serait ravi d'échanger sur ces problématiques.
Qu'est-ce qu'a prévu Grand Scène pour les mois à venir ?
Grand Scène est loin d'être mort. On est déjà en train de construire la programmation de la rentrée et prochainement, il y a les viewings de Drag Race All Stars avec des supers guests ! Et on va avoir deux nouveaux restaurants qui vont s'installer cet été.
As-tu un message pour les Lillois et Lilloises ?
On sait que le pouvoir d'achat a diminué et c'est pour ça qu'on propose des réductions en rognant nos marges. Le resto Pizzou propose 10% de réduc' pour les étudiants et la margherita coûte moins de 10€. On fait un happy night du lundi au jeudi à partir de 21h30 avec une pinte de blonde à 4€, un cocktail à 6,50€ et des shots à 2€. Si vous aimez un lieu et vous souhaitez le soutenir, venez.
