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Le cireur de la gare Lille Europe François Ponche ouvre sa boutique en septembre

Lola Pierkot 4 min de lecture
22 août 2025, Dans la rueStaïle

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pratiques

📍 sa boutique est au 3 rue des Deux Épées, Lille
📅à la gare Lille Europe du lundi au vendredi de 6h30 à 9h 
📱Insta, Facebook, numéro : 0662256247

À 55 ans, François Ponche a remis au goût du jour un métier que l’on croyait disparu : cireur de chaussures. Installé depuis deux ans à la gare Lille-Europe, il s’apprête à franchir une nouvelle étape avec l’ouverture d’une boutique à Lille. 

Sous les escaliers de la gare Lille-Europe, une chaise dépliante, un petit meuble en bois et une silhouette chaleureuse qui salue les passants et passantes. Depuis janvier 2024, François Ponche redonne de l’éclat aux souliers des voyageur·euses pressé·es. Un métier à l’ancienne, qui intrigue autant qu’il séduit.

De la mécanique au cuir : un parcours atypique

Originaire d’Amiens, François a passé 36 ans dans sa ville natale avant de poser ses valises à Lille. À 55 ans, il a déjà eu mille vies : "J’ai été cuisinier, vendeur de disques, de chaussures, j’ai même travaillé la couture", énumère-t-il avec un sourire. Une curiosité insatiable, qui l’a toujours poussé à se lancer dans de nouvelles aventures : "J’ai les convictions donc je fais", résume-t-il.

François Ponche entre dans sa 56e année.
François Ponche entre dans sa 56e année.

La chaussure, elle, l’accompagne depuis longtemps. "J’avais décidé il y a 30 ans de prendre soin de mes bottes. J’ai pris goût à l’entretien et ça m’a passionné", raconte-t-il. Cette passion sommeille, puis resurgit il y a deux ans presque sur un coup de tête : "Un jour, je ne sais pas ce qu’il m’a pris. J’avais vu des cireurs dans les films, les séries américaines… J'ai aussi bossé pour la maroquinerie Cloé il y a quelques années alors j'ai voulu reprendre ça."

Cireur de gare, un métier rare mais pas oublié

En bas des escalators de Lille-Europe, François s’est taillé une petite place dans le décor. Chaise haute pour les client·es, tabouret pour lui, produits soigneusement rangés… "J’ai démarré avec une chaise et une mallette, en auto-entrepreneur, et ça s’est fait comme ça", explique-t-il. Il y est du lundi au vendredi de 6h30 à 9h.

Chaque prestation dure environ dix minutes et commence toujours par une discussion. Le tout pour 8 euros minimum (et après les prix varient selon la chaussure). "Je nettoie, je cire, je lustre… je peux aussi faire du glaçage, de la teinture, de la patine, sur du cuir lisse ou du nubuck.", détaille-t-il, avant de prononcer son slogan : "Pour une élégance toute en brillance !".

Pour beaucoup, ce métier semble sorti d’un autre temps. "On n’est pas un pays de service comme l’Angleterre", constate-t-il. Pourtant, sa clientèle a fini par s’habituer. "Au début, certains n’osaient pas s’asseoir. Maintenant, j’ai mes habitués, surtout des hommes, mais aussi quelques femmes. Ils me voient tous les jours, il y a une vraie confiance", se réjouit-il.

Un artisan qui aime parler autant que cirer

François ne cache pas qu’il fait ça par passion, plus que par raison : "C’est mon métier, mais c’est surtout une passion à la base", insiste-t-il. Et ce qui le fait vibrer, au-delà du cuir, ce sont les rencontres : "Comme j’adore discuter, je trouve les gens sympathiques. Il y a un lien qui se crée, on peut parler de tout en dix minutes. Parfois ça dure donc plus longtemps. Parfois on discute sans même que je ne cire".

La mallette qu'il transporte partout avec lui.
La mallette qu'il transporte partout avec lui.

Une boutique à Lille dès septembre

Le 15 septembre, François ouvre sa propre boutique au 3 rue des Deux Épées, juste en face du Printemps. Dans ce petit espace de 9 m², il veut recréer l’ambiance de la gare : "Je vais faire comme là-bas, mais au magasin, avec ma chaise et mon bureau", explique-t-il.

Au programme : cirage de chaussures, mais aussi entretien de maroquinerie et même de vêtements. Il vendra également les produits qu’il utilise au quotidien : cirages, crèmes, brosses, embauchoirs et coffrets de la marque Saphir. Et ce n’est qu’un début : "Je suis en train de voir pour développer la maroquinerie pour hommes, ceintures, portefeuilles, et, par la suite, j’aimerais bien aussi proposer des articles pour femmes", confie François. Son objectif ? "Mettre en avant le savoir-faire des artisans".

Même avec l’ouverture de sa boutique, François ne délaissera pas son poste habituel : il continuera de faire briller les chaussures des voyageur·euses à la gare Lille Europe. On pourra aussi le croiser sur le marché du Vieux-Lille.

Pour confier vos bottines, redonner du style à votre veste ou offrir une seconde vie à vos baskets, retrouvez ses réseaux et son numéro dans les infos pratiques.

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article écrit par Lola Pierkot


Tag : Lille


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