Ne la loupez pas. De toute façon, si vous êtes étudiant à l'Université de Lille, elle viendra à vous. L'expo qui a fait beaucoup de bruit lors de sa première au Kansas débarque le 7 mars à Lille, en mode itinérant. Sujet traité : ce que les victimes portaient lorsque elles ont été violées ou sexuellement agressées.
Par les temps qui courent, c'est le genre d'exposition qui ne peut faire que du bien. Pas d'oeuvre d'art, pas de sculptures, pas de peintures, mais tout simplement 16 tenues de victimes d'agression sexuelle ou de viol. "Ce ne sont pas les tenues exactes qu'elles et il portaient au moment du viol puisque ce sont des pièces à conviction sous scellée, détaille Sandrine Rousseau, vice présidente de l'université et à l'origine de la venue en France de l'exposition. Ce sont des reconstitutions basées sur les témoignages." A côté de chaque tenue, un court texte qui explique le contexte. "En quelques phrases, les victimes décrivent le moment et ce qu'elles portaient."
Visuellement, c'est simple et percutant. Un jean, un tee-shirt, des fringues de sport, un haut tout bête, un short. Des habits d'une flagrante banalité. "L'idée est de faire tomber les préjugés sur les tenues des victimes, et d'arrêter de toujours faire porter la faute par elles." C'est un peu fou, de devoir rappeler que personne ne souhaite se faire violer, non ? Mais apparemment, c'est nécessaire.
"L'exposition va tourner pendant un mois et demi, et l'idée est de provoquer le débat, poursuit Sandrine Rousseau. J'ai voulu que l'exposition soit installée dans des lieux de très grand passage étudiant, pour que les gens ne puissent pas l'ignorer." Ils ne seront pas obligés de s'immerger dans l'expo, mais au moins, ils la verront.
"On ne peut pas faire que du curatif, il faut aussi faire du préventif, et parfois de manière un peu frontale. Cette exposition, c'est un choc, on n'en sort pas indifférent. Il faut remuer les consciences."
L'expo choc "Tu portais quoi, ce jour là ?" va faire le tour des campus universitaires lillois
Lucie Delorme,
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02 mars 2018,
article écrit par Lucie Delorme