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Qui est Marina, la Lilloise à l'origine de #JeSuisCute ?

Aurore Garot 0 min de lecture
03 août 2018,

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Il n'a fallu que trois heures samedi dernier à Marina pour que son hashtag #JeSuisCute et ses selfies dénudés, deviennent viraux sur Twitter. Se revendiquant du mouvement body positive et adhérant au slogan "my body, my choice", la jeune Lilloise de trente ans explique avoir trouvé dans la photographie, un moyen d'accepter son corps en proie à un handicap. Tout part d'un selfie légèrement dénudé qu'une internaute de 18 ans poste sur le réseau social le week-end dernier avec en seul commentaire "Je suis cute". En quelques heures, la jeune fille croule sous les insultes, les menaces de viol, les commentaires obscènes et sexistes. "Des internautes ont même envoyé la photo à ses parents et ils ont retrouvé sa petite sœur sur Instagram, raconte Marina, elle a été obligée de fermer son compte pendant quelques jours, histoire que ça se tasse." Devant ce déferlement de haine, l'éducatrice spécialisée et modèle depuis une dizaine d'années décide de prendre les choses en main en tweetant à son tour avec le hashtag #JeSuisCute, quelques selfies dénudés, pour dénoncer "harcèlement, sexualisation et objectivation du corps des femmes", explique-t-elle. Et ça tout en montrant l'effet positif sur soi-même que procure une bonne séance photo. Elle-même en proie au harcèlement suite à la diffusion de ses photos, Marina raconte pourtant comment la photographie lui a sauvé la vie.
Je suis atteinte de spondylarthrite*, et plus jeune, j'avais des troubles alimentaires. Je voyais mon corps déformé, toujours plus gros que ce qu'il était en réalité. J'ai pu me réconcilier avec mon corps grâce à deux ans de photo-thérapie. Quand je voyais mes photos, je ne voyais ni mes troubles alimentaires, ni mon handicap. Je me voyais juste belle et normale."
Dans une démarche body positive, la jeune modèle n'hésite pas à poser de temps en temps, sans cacher ses cicatrices dues à son handicap. "C'est une manière pour moi de soutenir les personnes comme moi, handicapées et invisibilisées", explique-t-elle. Même dans son travail d'éducatrice spécialisée dans un foyer pour handicapés situé dans la métropole lilloise, la photo occupe une place importante. Avec ses résidents et en partenariat avec des pros, Marina crée un atelier photo. "On voulait qu'ils se sentent beaux et ordinaires. Et ça a marché, ils se lâchent et ça leur fait du bien, raconte-t-elle. Une de mes résidentes ne pouvait pas se voir en peinture, surtout quand elle était sur son fauteuil roulant. Ça a été un challenge de faire un portrait d'elle. Et quand elle a vu le résultat, elle s'est rendue compte qu'elle était belle." Pour Marina, le message est clair : la photo et l'estime de soi, c'est lié. Et personne ne pourra lui empêcher d'accepter son corps à travers la lentille d'un objectif.   *La spondylarthrite, c'est une inflammation chronique des articulations qui provoque douleurs, enraidissement voire séquelles fonctionnelles. Plus d'infos ici  
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par Aurore Garot

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