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"On ne veut pas d'une ville sans fête" : le Conseil lillois de la nuit vient d'être installé par la ville

Lucie Delorme 4 min de lecture
19 oct. 2021, Night Night

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C'est un projet qui remonte déjà au précédent mandat, et qui vient d'être présenté au conseil municipal : un Conseil de la nuit va vivre sa première séance plénière d'ici la fin de l'année à Lille, composé de pros du secteur, d'élu·e·s, et même de fêtard·e·s. Le but annoncé : apaiser les relations entre riverain·e·s et établissements, remettre un cadre mais sans tuer la fête.

Ce n'est pas comme s'il y avait deux parties. Parfois, on est fêtard·e, parfois on est riverain·e. Parfois, on chouille à Solfé, parfois on hésite à appeler les keufs parce que des soiffard·e·s ont décidé de terminer bruyamment la soirée sur le trottoir sous la fenêtre de sa chambre alors qu'on doit se lever à 7 heures. Et parfois, on est patron·ne d'un bar ou d'une discothèque, et on a besoin de donner son point de vue.

Depuis un petit bout de temps, tous ces gens expriment à des degrés divers le droit d'être entendus. Ça devrait être chose faite : le Conseil lillois de la nuit aura sa première séance plénière d'ici la fin de l'année 2021. "L'idée, c'est de donner la parole aux usager·e·s, aux riverain·e·s, et aux pros", assure Arnaud Taisne, adjoint au maire en charge de la vie nocturne, qui porte le projet.

Ce Conseil lillois de la nuit sera composé de 52 membres, dont voici le détail :

  • 20 représentant·e·s des exploitant·e·s d’établissements désigné·e·s par les organisations professionnelles
  • 5 représentant·e·s issus de collectifs d’habitant·e·s
  • 2 noctambules sélectionné·e·s dans le cadre d’un appel à candidatures
  • 14 représentant·e·s des associations, partenaires publics et personnalités
  • 11 élu·e·s du Conseil municipal dont le président du Conseil lillois de la nuit

Il se réunira en séance plénière une fois par an. Le reste du temps, ses membres travailleront au sein de cinq commissions :

  • Régulation de la vie nocturne
  • Conciliation
  • Attractivité
  • Lutte contre les discriminations et le harcèlement
  • Santé

Concrètement, le Conseil n'aura pas de pouvoir décisionnaire ou coercitif, notamment en ce qui concerne les fermetures de bar. "Le conseil émettra un avis, confirme Arnaud Taisne, et le maire le suivra ou non, en transmettant à la préfecture." Le gros du travail de ce conseil sera de renouer le dialogue entre riverain·e·s et établissements, travailler à la sécurisation de la nuit lilloise. "Il faut qu'on arrive à objectiver les nuisances, à sortir des ressentis bruts pour s'appuyer sur des faits : il y a eu X appels à la police, X plaintes, voilà l'état des lieux. C'est là dessus qu'on sera attendus."

Trouver l'équilibre

"On veut créer une culture commune, faire un travail de fond sur le long terme, comprendre les contraintes des un·e·s et des autres." Et quand on questionne l'adjoint sur la position de la mairie sur le monde de la fête, Arnaud Taisne insiste : "Martine Aubry l'a toujours dit, on ne veut pas d'une ville sans fête.(...) On est fiers de nos nuits et de nos soirées à Lille." Avant de rappeler les débordements hebdomadaires du côté de Solfé-Massena. "On n'aborde pas la nuit uniquement sous le prisme de l'insécurité et des nuisances, mais c'est clairement la priorité des priorités."

Trouver un équilibre entre les riverain·e·s, leur droit au sommeil, et les fêtard·e·s et leur droit à la nuit blanche. Ce sera la tâche de ce Conseil lillois de la nuit, qui travaillera aussi avec des assos comme Spiritek pour la prévention des risques, les services de police, d'urgence, les pompiers, et les représentant·e·s étudiant·e·s de l'université de Lille et de la Catho. Les Lillois·es seront aussi invité·e·s à donner leur avis, à s'exprimer dans ce conseil.

"C'est le début d'une aventure collective, assure l'adjoint. On souhaite faire ensemble plutôt qu'imposer." En restant malgré tout réaliste : "Ce n'est pas le Conseil de la nuit qui va régler à lui seul les problèmes qu'il y a à Massena-Solférino." Mais au moins, là, tous les acteurs pourront discuter.

Si vous voulez faire partie des deux représentant·e·s des noctambules dans ce conseil, patience. Le mécanisme de recrutement n'a pas encore été tranché, mais il y aura certainement un appel à candidature. Quand on en saura plus, vous serez les premier·e·s à le savoir.

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article écrit par Lucie Delorme

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