Une nano brasserie, c'est simplement une brasserie de quartier avec des petits brassins. Et c'est ce qui plaît le plus à Pierre qui a fondé Colibri en 2021. Installé à Lomme, il bosse et brasse en circuit court selon ses goûts et ses valeurs. Il vend en direct depuis son atelier, sur les marchés et plusieurs caves du coin commencent à proposer ses classiques et éphémères.
Ouvrir une nano brasserie, c'est comme ouvrir un commerce de proximité à l'instar d'une boulangerie pour Pierre, 33 ans. "Ce que j'aime, c'est quand ça passe de la caisse de bouteilles directement au cabas. Être une brasserie de quartier à petite échelle, ça permet de rencontrer les gens, de parler et de faire partie du quotidien." Encore aujourd'hui, il suffit de lui envoyer un petit message sur Insta pour venir chercher directement ses bouteilles.
Ça lui permet aussi de rester dans une valeur importante pour lui : le circuit court. Tous ses malts sont régionaux et, hormis pour l'IPA, ses houblons sont flamands. Il brasse à l'énergie verte (chez Enercoop) et espère vite pouvoir consigner ses bouteilles arborant des colibris colorés.
Choisir cet oiseau pour nom de brasserie, là aussi pour Pierre, ça a du sens. "C'est lié à la célèbre fable du colibri qui rappelle qu'on peut tous faire sa petite part", rappelle le trentenaire.
CV houblonné
Pierre n'a pas toujours brasser solo et dans de petites cuves chez lui. Mais c'est comme ça qu'il a commencé en 2013. Il est alors étudiant en agroalimentaire et passe déjà une partie de son temps libre à brasser ses bières en amateur. À la fin de ses études, il switche pour intégrer plusieurs brasseries à la suite : la Brasserie de la Somme, les 3 Brasseurs et enfin Moulins d'Ascq en 2019. Un beau CV houblonné.
En 2021, il imagine Colibri, sa propre brasserie. "Ça n'allait pas forcément de soi au début de me lancer seul. J'étais surtout arrivé à un âge où on n'a pas forcément envie de changer de métier mais besoin de le faire autrement." Il démarre avec des cuves de 50 litres puis de 200. Et depuis fin 2022, on commence de plus en plus à voir les bouteilles aux colibris dessinés par Blandine (AKA @Paillettes Graphiques) sur les étagères de cavistes de la métropole lilloise.
Parlons peu, parlons bières
Pour l'heure, Pierre brasse trois permanentes :
- la bière de saison, facile à boire au bon gout de céréales
- l'IPA rustique car bien maltée
- la triple trouble librement inspirée de ses consoeurs belges
Et il y a bien entendu les éphémères qui naissent de l'imagination du brasseur lommois qui aime les fermentations mixtes. Il en a par exemple sortie une avec de la levure de cidre ou encore une brune qui a passé un an dans une barrique de vin de bourgogne. Il y a d'ailleurs en ce moment des clémentines corses dans les barriques qui attendent sagement cet été...
Dans les mois à venir, Pierre espère pouvoir ouvrir en mode boutique directement depuis son lieu de production ou alors dans le quartier selon les possibilités. Mais pas plus loin, promis.
La nano brasserie du Colibri, c'est au 49 rue Victor Hugo à Lomme. Comptez entre 2€ et 9€ les bouteilles, selon la taille et le type. Le Colibri a un Facebook et un Insta.
