Accueil Culturons-nous Flashback
Six femmes nordistes badass de l'Histoire à connaître pour briller en société
Aurore Garot,
6 min de lecture
08 mars 2025,
Flashback
Accueil Culturons-nous Flashback
Aurore Garot,
6 min de lecture
08 mars 2025,
Flashback
Elles ont été avocate, soldate, astronome, sorcière, espionne... et même pionnière du naturisme. La journée internationale des droits des femmes est l'occasion de vous (re)raconter les histoires un peu folles (mais surtout très badass) de femmes du Nord. À la sauce Vozer bien sûr.
Vous savez que chez Vozer, on adore vous raconter des histoires du Nord. Au point qu'on en a fait une rubrique spéciale et un livre. Et parmi tous ces récits, on en a pas mal qui parlent de meufs badass qui ont écrit ou participé à leur manière et à leur échelle, à un bout de l'histoire locale.
La journée internationale des droits des femmes est l'occasion pour nous de revenir sur les aventures de six femmes nordistes qui mériteraient d'être bien plus connues et reconnues. Vous êtes prêt·es ? C'est parti.
Née en 1878 dans un petit hameau près de Cambrai, Olympe Démarez commence sa vie pro comme institutrice... avant de tout plaquer à 30 ans pour reprendre des études de droit à la fac de Lille (chose impensable pour une femme à l’époque). Pour payer ses études, elle bosse comme secrétaire pour un jeune avocat dunkerquois, Charles Valentin, et finit par devenir la première avocate du Nord en 1914, en prêtant serment devant la Cour d'appel de Douai.
Mais au lieu de plaider (pas facile en tant que pionnière), elle devient l’ombre de Charles, l’aidant dans sa carrière politique jusqu’à ce qu’il devienne maire et député. Leur histoire prend un tournant tragique en 1939 quand Charles meurt dans un accident… juste après leur mariage sur son lit d’hôpital. Olympe, désormais veuve, se lance elle-même en politique et devient en 1945 la première femme élue au conseil municipal de Dunkerque. Une pionnière jusqu’au bout.
Marie Navart aurait dû être connue comme une sage-femme et guérisseuse plutôt douée pour l'époque, mais on a préféré la brûler pour sorcellerie. Tout commence dans les années 1600 à Templeuve, où Marie, deux mariages au compteur, aide les femmes à accoucher et soigne avec ses connaissances en plantes.
Sauf qu’un jour, un bébé meurt et elle est accusée de sorcellerie. Les rumeurs enflent, on dit qu’elle a distribué des pommes et du fromage maudits (oui, c'était un vrai dossier). Sa belle-sœur jalouse en rajoute une couche, et Marie finit arrêtée en 1656. Après un procès bien foireux et une séance de torture (elle finit à poil, dehors, en plein mois de novembre), elle est brûlée vive.
Aujourd’hui, Templeuve assume son passé de "ville des sorcières" et a même donné son nom à une école. Une façon de rendre justice, quelques siècles trop tard.
Christiane Lecocq, c’est l’histoire d’une ouvrière de Tourcoing qui va se faire inviter en 1932 au Club Gymnique du Nord à Seclin et qui va y découvrir le naturisme. D’abord surprise, elle adopte vite cette philosophie des fesses à l'air.
Elle y fait la rencontre d'un journaliste, militant naturiste d'Arras et créateur du fameux club, Albert Lecocq. Et ensemble, iels vont sortir le naturisme de l’ombre : création du premier Club du Soleil pendant la guerre, du premier camping naturiste en France à Montalivet, et de la Fédération Française du Naturisme. Pour Christiane, c'est un art de vivre, un moyen de liberté et d’égalité sociale. Elle restera fidèle à ce combat jusqu’à sa mort en 2015, à 103 ans, laissant derrière elle un mouvement plus vivant que jamais.
Madeleine Caulier était serveuse dans une auberge d’Avelin. Elle entend que l’armée française cherche un messager, alors que Lille est assiégée par les Anglais et les Autrichiens. Ni une ni deux, elle se porte volontaire (par amour de la patrie ou juste pour arrondir ses fins de mois, on ne sait pas trop).
Déguisée en mec (selon la version de l'histoire), elle passe les lignes ennemies, se fait choper par les Anglais, balance un mytho sur un oncle mourant, et hop, elle file transmettre son message aux troupes françaises. Ensuite, elle intègre carrément un régiment de dragons incognito et finit sa vie sur un champ de bataille, peut-être à Malplaquet en 1709, peut-être à Denain en 1712. Peu importe où, elle a marqué l’histoire en mode warrior.
Née en 1880 à Saint-Amand-les-Eaux, Louise de Bettignies est une femme brillante et polyglotte, qui devient préceptrice à l’étranger avant de revenir en France, à la veille de la Première Guerre mondiale.
Quand Lille tombe sous occupation allemande en 1914, elle ne reste pas passive. Formée par les Britanniques, elle devient espionne sous le nom d’Alice Dubois et monte le réseau Ramble. Grâce à ses informations, elle sauve des milliers de vies et aurait même alerté sur la future bataille de Verdun.
Mais en octobre 1915, elle est arrêtée près de Tournai. Condamnée à mort, sa peine est commuée en travaux forcés. En prison en Allemagne, elle refuse de fabriquer des armes pour l’ennemi et subit des conditions inhumaines jusqu’à sa mort en 1918.
On pourrait vous en citer bien d'autres : Anne Delavaux, Louise Thuliez, Viviane Romance, Jeanne Maillotte, Marguerite et Jeanne de Flandre... Si vous voulez en savoir plus sur ces histoires exceptionnelles, vous savez où aller : direction la rubrique Flashback.
À lire aussi, c’est tout frais !
[Flashback] Reysa Bernson, l'étoile lilloise et grande vulgarisatrice d'astronomie
Aurore Garot,
3 min de lecture
13 déc. 2024
Flashback
[Flashback] 7 histoires insolites sur le LOSC pour briller au stade
Aurore Garot,
5 min de lecture
24 nov. 2024
Flashback
Sueur
[Flashback] Les traditions qui ont disparu de la Braderie de Lille au fil des siècles
Aurore Garot,
4 min de lecture
12 sept. 2024
Braderie
Flashback
article écrit
par Aurore Garot