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[Flashback] L'ancien quartier ouvrier Saint-Sauveur à Lille entre célébrité et pauvreté

Aurore Garot 3 min de lecture
25 août 2025, FlashbackDans la rue

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pratiques

📍 Rendez-vous devant le Café Citoyen à Lille
🎫 10€ (prix négociable pour les étudiant·es et personnes au RSA)
📱 Réservation par message à Nord Pas-de-Calais Adventure, via le site ou Facebook

On y vivait, on y bossait et on y faisait la fête pour oublier la pauvreté extrême. Victor Hugo a écrit sur sa misère et il y a même une chanson très connue qui parle de lui. De ce quartier Saint-Sauveur qui a disparu de la carte de Lille mais qu'un Lillois a décidé de faire revivre pendant des visites guidées. 

On aurait pu croire qu'une visite historique qui porte sur l'ancien quartier Saint-Sauveur commencerait au niveau de l'iconique Gare Saint-Sauveur, mais non. Thomas Jodarewski nous donne rendez-vous devant le Café Citoyen à côté de la rue du Molinel, et nous le dit d'emblée : "La Gare Saint-Sauveur ne faisait pas partie du quartier. Elle a été construite plus tard, en 1865. Quand Lille était encore entourée d'eau, la ville était divisée en deux, avec une partie marchande et une partie ouvrière. La rue du Molinel trace plus ou moins cette délimitation, et l'ancien quartier Saint-Sauveur s'arrête à la Porte de Paris".

Étonné·es ? Nous aussi. Et ce n'est pas le seul fait historique que l'on découvre à travers la visite de ce militant de la première heure. Membre de l'association ASPI, il fait partie de ces Lillois·es qui sont opposé·es à l'aménagement de la friche Saint-Sauveur. "À travers mon engagement, j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire du quartier, et j'ai découvert des trucs incroyables qui ne sont pas racontés par l'Office de tourisme de Lille." Sans vous spoiler toute la visite, on vous raconte quelques anecdotes.

On vous présente Thomas.
On vous présente Thomas.

Splendeur et misère du quartier Saint-Sauveur

Pendant environ 1h, le Lillois propose une petite balade pour nous faire revivre une époque résolue, quand le quartier existait et qu'il était même mondialement connu... pour sa misère. "Avec la révolution industrielle, on voyait Lille comme un paradis et une ville d'abondance, alors que des gens crevaient la dalle, étaient dépendants des sociétés de bienfaisance, et vivaient entassés dans des caves , raconte Thomas, en prenant pour exemple la rue des Brigittines. Victor Hugo en a même fait un discours, qu'il devait présenter à l'Assemblée nationale, mais le coup d'État de Napoléon l'en a empêché."

La rue des Brigittines, où vivaient six familles dont 42 personnes inscrites dans le registre des indigents.
La rue des Brigittines, où vivaient six familles dont 42 personnes inscrites dans le registre des indigents.

Heureusement, il n'est pas que question de pauvreté dans les fiches et photos d'archives du guide. La fête et la musique aussi avaient leur place à Saint-Sauveur. "Beaucoup ne savait ni lire ni écrire, par contre ils savaient lire le solfège et faire de la musique". Des collectifs s'étaient montés, comme des chorales, et des chansons avec partitions étaient vendues pour une piécette pendant les carnavals et les fêtes religieuses. Et vous savez quoi ? Une chanson très connue a été composée là-bas par un habitant du quartier : Le P'tit Quinquin d'Alexandre Desrousseaux A.K.A La Marseillaise du Nord. On vous a fait un Flashback dessus, mais Thomas aura d'autres anecdotes croustillantes à vous raconter sur le sujet.

La statue de la dentellière et de son p'tit quinquin est dans la rue Nationale.
La statue de la dentellière et de son p'tit quinquin est dans la rue Nationale.

Le Lillois a d'autres histoires dans sa poche. Il vous racontera par exemple la création d'une coopérative ouvrière par Gustave Delory, premier maire socialiste issu de la classe ouvrière (et né à Saint-Sauveur). Il vous parlera des usines de la rue de la Vignette et de la rue du Plat. De cette étude édifiante menée par un docteur dans le quartier qui voulait combattre les épidémies. Ou encore de cet estaminet disparu où les Lillois ont pu entendre en avant-première une autre chanson très connue qui fait la fierté de la ville.

On s'arrête là, mais si vous voulez en savoir plus, on vous laisse contacter Thomas, qui propose ses visites pour 10€ (le prix est négociable si vous êtes étudiant·es ou au RSA). Pour réserver, vous pouvez lui envoyer un message sur le site Nord Pas-de-Calais Adventure ou sur Facebook. Sinon, il y a des visites tous les jours à 13h.

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par Aurore Garot

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