
Pendant ce temps là à Fives...
Tout ça se passe du côté du stade de l'avenue de Dunkerque (qu'on appellera plus tard stade Victor-Boucquey puis Henri-Jooris), au nord-ouest de la ville, aux Bois-Blancs. A l'opposé, à Fives, un autre club de foot amateur a aussi émergé vers 1901 : l'Eclair
@Archives La Voix du Nord[/caption] Un stade bien plus grand que celui de l'OL et en grande partie financé par un gros prêt auprès des supporters fivois. Oui, financé par les supporters eux-mêmes, qui bossent en majorité dans l'industrie. Car à Fives, il n'y a pas autant de moyens que dans l'autre club, celui des "bourgeois". Ce sera d'ailleurs l'un des piliers de la rivalité entre les deux formations lilloises : l'une est dite pour les riches, l'autre pour les ouvriers. [caption id="attachment_60395" align="aligncenter" width="970"]


Pro ou pas pro ?
En 1929, la rivalité va passer à un niveau supérieur. On est en pleine période de professionnalisation du football en France. Sauf qu'Henri Jooris, le président de l'OL à l'époque, voit ça d'un très mauvais œil. Il faut dire que le monsieur est aussi vice-président de la fameuse Ligue du Nord et a peur que l'ouverture au national ne vienne ternir la belle réputation qu'elle est en train de se faire petit à petit. Dans la fameuse Ligue du Nord, on retrouve toutes les grandes équipes du coin dont le RC Roubaix, l'Excelsior AC Roubaix ou encore l'US Tourcoing. Pour préserver le prestige de sa ligue, Jooris va donc refuser de faire entrer l'OL dans le professionnalisme. [caption id="attachment_60403" align="aligncenter" width="308"]
OL + SCF = LOSC
Voilà, Lille a officiellement deux clubs pros qui vont s'affronter douze fois en championnat (avec au final un avantage pour les Fivois) et une fois en coupe de France. Côté palmarès, en revanche, c'est l'Olympique Lillois qui peut se vanter d'avoir raflé trois titres nationaux. Mais tout ça, ce sera de l'histoire ancienne dès la fin de la Seconde Guerre mondiale puisqu'en septembre 44, les deux clubs fusionnent pour devenir le LOSC, subtil mélange des deux noms. [caption id="attachment_60399" align="alignnone" width="970"]
@Archives La Voix du Nord[/caption] Alors bien évidemment, ça ne s'est pas fait en un jour. Disons plutôt en un an. Et le SC Fives était le plus réticent face à cette histoire de fusion. Les tractations ont été rudes même si la survie du club était en jeu. Ce mariage arrangé avait pour but de mutualiser joueurs et moyens au sortir de la guerre qui avaient fait des ravages jusque dans la trésorerie des clubs. On fait tellement bien les choses pour ne froisser personne que même les matchs joués à domicile par le nouveau club vont alterner entre les stades des deux anciens clubs. Aujourd'hui, on ne vit plus de derby lillois. En revanche on a bien hâte de revivre le derby du Nord depuis la montée du RC Lens en ligue 1 cette année. Rendez-vous ce dimanche pour ça. Pour vous raconter cette histoire, on s’est appuyé sur différentes sources, à savoir : – un article de 2014 de La Voix du Nord : Albert Virnot, un illustre inconnu qui changea la face du football lillois – les pages Wiki de l'Olympique Lillois et du SC Fivois.