Artchives, l'espace réunissant galerie d'art, cantine urbaine et bar s'apprête à ouvrir ses portes au public le 3 décembre. Derrière la façade de la maison bourgeoise du 74, rue Jacquemars-Giélée, venez découvrir près de 1 700 m² dédiés à l'art contemporain, à la mixologie et à la gastronomie. Bonus : l'accès est gratuit.
Près de trois ans de travaux ont été nécessaires pour réhabiliter cette petite perle du patrimoine de la ville de Lille en "un lieu hybride et pluriel mêlant espace d'exposition, cantine urbaine et bar", explique Laetitia, directrice de communication d'Artchives. Pour rassurer les puristes et les défenseur·euse·s du patrimoine local, l'âme du lieu a été parfaitement préservée, ça a même été une directive de ce projet qui s'est focalisé sur "une mise aux normes plutôt qu'un véritable projet de rénovation".
Inaugurée en 1906, cette ancienne annexe des archives départementales est une véritable prouesse architecturale pour l'époque. Conçue par Léonce Hainez, cet édifice est l'un des tout premiers de la région bâtis en béton armé. Pour info, l'architecte nordiste est également à l'origine et à la conception de plusieurs bâtiments emblématiques de la ville : la façade du théâtre Sébastopol et de l'actuel bâtiment de l'Institut Pasteur.
Aux manettes de ce projet, on retrouve Cynthia Caron qui en 2017 recherchait un nouvel espace pour sa galerie d'art contemporain, Abcynth située rue du maréchal de Lattre de Tassigny. "Elle a eu un coup de cœur pour l'endroit et l'a lié à une autre passion, la gourmandise, à travers une cantine urbaine proposant une gastronomie créative. Un projet en a fait venir d'autres. Artchives c'est des lieux de vie en un seul."
Les anciennes étagères abritant les registres de décès et autres paperasses administratives ont laissé place à des espaces réaménagés destinés à accueillir tout ce dont on a besoin pour en faire un lieu ouvert à tou·te·s. "Chaque plateau correspond à 300 - 350 m²." Au rez-de-chaussée, vous retrouverez la boutique d'Artchives ainsi qu'un bar pouvant accueillir 200 à 300 convives. Au sein d'une ambiance feutrée et intimiste, il vous suffit de suivre le carrelage d'époque au sol pour atteindre le b'Art afin de déguster cocktails signatures, créations et autres mixers proposés par les mixologues de l'endroit.
Pour atteindre le cœur du réacteur d'Artchives, c'est à dire l'espace d'exposition situé au premier étage, empruntez l'escalier Art Déco, la colonne vertébrale du bâtiment. Pour cette nouvelle vie, l'ancien escalier de service des archivistes s'est refait une beauté. "On a décapé le bois des rambardes et passé un coup de pinceau." Tout au long de vos déambulations, vous croiserez au loin l'ancien monte-charge qui rappelle la vocation première de l'endroit et qui a été conservé dans son jus.
Cet espace accueille une vingtaine d'œuvres d'artistes. On retrouve "de belles signatures de l'art contemporain comme Sam Shendi, Oli B ou Dusa Jesih." Une fresque retraçant l'histoire de l'art réalisée par Onie Jackson orne l'un des murs, vous prendrez un malin plaisir à retrouver façon Où est Charlie ?, les clins d'œil à Picasso, Magritte ou encore Basquiat. Sculptures et tableaux sont mis en valeur par une scénographie simple et sobre, illuminés par un éclairage minimaliste. Cet espace d'exposition sera régulièrement renouvelé par de nouvelles pièces.
Le second étage est dédié à des évènements ponctuels organisés pour des entreprises et espaces de séminaire. Le dernier étage, quant à lui, va vous en mettre plein les mirettes et les papilles. Dans la cantine urbaine d'Artchives, la cheffe Valentina Giacobbe accompagnée par le chef-pâtissier, Julien Ingaud-Jaubert vous proposera des menus saisonniers confectionnés à partir de produits issus d'une ferme maraîchère située de l'autre côté de la frontière. Le but affiché : "favoriser les circuits courts." Le restaurant prévoit une ouverture du mardi au samedi soir.
On appréciera l'aspect majestueux et unique du lieux. Les pilastres en béton sont recouverts de bois et végétalisés pour certains. Toute la pièce est baignée par une lumière zénithale traversant un dôme transparent et rend immédiatement l'endroit chaleureux et convivial. "C'est lumineux dans n'importe quelle circonstance", ajoute la directrice de communication.
Pluriel, c'est bien le mot pour définir Artchives. Concerts, futures expos en partenariat avec des institutions culturelles régionales, on a du mal à tout vous résumer tant les premiers mois d'ouverture d'Artchives promettent d'être riches.
Pour rappel, Artchives ouvre le 3 décembre et se situe au 74 rue Jacquemars-Giélée. L'accès au bâtiment est gratuit pour tout le monde. On vous laisse avec les Facebook et Instagram du futur lieu concept lillois pour ne rien louper des annonces sur les vernissages, expositions et nouveaux plats gastronomiques à venir.
