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Pourquoi l'arrivée de la zone à faibles émissions de la métropole lilloise est-elle de nouveau décalée ?

Justine Pluchard 4 min de lecture
24 jan. 2022, C'est greenTransports

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La première zone à faibles émissions (ZFE pour les intimes) du secteur avait été votée en 2019 à la MEL et devait être effective dans 11 communes à partir du 1er janvier 2021. Après un premier report pour 2022, voilà que la MEL table désormais plus sur... 2025. On vous explique pourquoi ce nouveau délai et ce qui coince encore pour que cette ZFE voie le jour.

Commençons par redéfinir ce qu’est une ZFE et son but : c’est en fait une zone interdite aux voitures et camions qui polluent le plus. À savoir ceux qui arborent la vignette Crit’Air 4 ou 5. Le principe se résumerait grosso modo à établir la circulation différenciée qu’on connaît lors des gros pics de pollution de manière pérenne dans le cœur de la métropole lilloise. En juin 2019, lors du vote au conseil métropolitain, onze communes (dont Lille et ses proches voisines) s’étaient portées volontaires pour intégrer cette ZFE à partir de 2021.

Sauf qu'entre deux, il y a eu une pandémie mondiale et une nouvelle loi Climat.

Premier report

Mi-décembre 2020, alors qu'on est en pleine deuxième vague de Covid et à quelques semaines de la mise en place initiale de la ZFE, la MEL annonce donc un premier report. La raison invoquée alors est simple : le contexte de 2020 a fait prendre un gros retard à pas mal de projets. Les réunions de concertations avec les communes concernées ont eu du mal à se tenir et le travail autour de la création d’aides pour les foyers les plus modestes qui devraient changer de véhicule n'a pas pu non plus avancé comme prévu.

A la MEL, on explique que ce n’est bien qu’un report et que la ZFE verra bel et bien le jour. Une nouvelle date de mise en place est alors annoncée pour le 1er janvier 2022.

Deuxième report

Vous l'aurez constaté vous-mêmes en roulant : on est fin janvier 2022 et toujours pas l'ombre d'une ZFE. La pandémie est toujours d'actualité certes, mais ce n'est pas elle qui a une nouvelle fois retardé l'arrivée du dispositif. "Pour comprendre le nouveau report de mise en œuvre de la ZFE, il convient de rappeler que la loi Climat et résilience du 22 août 2021 a largement rebattu le cadre légal pour l’établissement d’une Zone à Faibles Emissions mobilités (ZFE-m) sur le territoire", explique le service com' de la MEL.

En effet, cet été, une nouvelle loi Climat a élargi le périmètre d’application de la ZFE : "Les onze communes initialement impliquées dans le dispositif restent toujours concernées mais le périmètre initial doit  désormais être renforcé en l’élargissant à d’autres communes, de façon à couvrir au moins la majeure partie de la population métropolitaine", continue la MEL. "La majeure partie", ça signifie plus de 50% de ladite population. Or, selon La Voix du Nord, on atteint seulement 32% avec le périmètre initial de 2019.

Il faudra donc intégrer de nouvelles communes rapidement. D'après la MEL, un arrêté du gouvernement publié le 29 décembre inclurait désormais "65 communes du territoire, et non plus 11, comme il était question auparavant." La donne n'est donc plus la même et, début janvier, sur France Bleu Nord, le président de la MEL Damien Castelain ne parle plus de 2022 mais table plutôt sur 2025. Date butoir à laquelle la MEL est tenue de mettre en place la ZFE par la même loi Climat.

Ça coince où ?

Encore trois ans à attendre ? C'est ce qui se profile bel et bien. Certain⸱e⸱s élu⸱e⸱s demandent à ce que la ZFE initiale soit lancée le plus tôt possible puis progressivement élargie jusqu'en 2025. Mais du côté de la MEL, on semble plutôt opter pour un assentiment global de toutes les futures communes concernées avant de commencer quoi que ce soit. L'inclusion des autoroutes ou encore des zones commerciales et d'activité est aussi une question qui n'est pas encore tranchée.

Et le périmètre n'est pas le seul point qui est encore à débattre. Il faut encore définir les fameuses aides qui vont aider les automobilistes à faibles revenus qui seront contraint⸱e⸱s de changer de véhicule par exemple. Dernier point essentiel : la loi Climat indique que les infractions dans une ZFE ne pourront être relevées que par des polices municipales. Or toutes les villes de la métropole n'en ont pas.

Bref, il y a encore du travail. Des élu⸱e⸱s métropolitains pointent le fait qu'on recule sur le sujet plus qu'on avance et que le projet "est aujourd’hui au point mort". La MEL, de son côté, assure que, "sur cette base enfin dûment établie", elle va pouvoir "intensifier ses travaux". Il lui reste donc trois ans pour ce faire.

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article écrit par Justine Pluchard

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