À la Buissonnière, la cuisine de bistrot retrouve ses lettres de noblesse

D'habitude, quand un restaurant ouvre, on est au courant avant même qu'il allume les fourneaux. Mais la Buissonnière est du genre discret., au point qu'on a mis des mois à découvrir son existence. Et si une consœur n'avait pas eu la bonne idée d'y faire un tour, ce resto serait certainement resté encore inconnu un bout de temps.

Ou peut-être pas : car depuis le début, c'est le bouche-à-oreille qui a surtout rempli la salle d'une vingtaine de couverts de Yoan et Alice. "Ça a été dur au début mais après on a eu de plus en plus de personnes qui revenaient et qui en parlaient autour d'eux", confie le chef de 39 ans. "On a de gens d'EuraTech' mais aussi du quartier qui viennent régulièrement aujourd'hui", ajoute Alice, 30 ans, cheffe également.

C'est finalement tout ce que ces deux ami·es recherchaient : un endroit qui marcherait surtout le midi où ils pourraient faire leur cuisine de bistrot moderne. Il y a toujours deux entrées, trois plats (un végé, un carné, un poisson), deux desserts ou une assiette de fromages du coin au menu avec une formule à 27€. "On essaie aussi de faire bosser les gens du coin qui travaillent bien", précise Yoan qui peut écrire "légumes bio" et "viande française" sur sa carte sans retenue. 

Dans les assiettes, c'est simple, bon, lisible et savoureux. Yoan et Alice adorent prendre le temps de mettre en valeur légumes, de saumurer leurs viandes avant de les cuire en basse température. Pour les poissons, c'est surtout Yoan qui s'en charge ; après le Bloempot, il est aussi passé par le Clarance où il appris pas mal sur les poissons mais aussi les sauces (et elles sont tout aussi importantes). 

Ici, le deal, c'est que vous puissiez manger en 1h le midi top chrono sans vous presser mais sans non plus arriver en retard au taf. Vous pouvez aussi opter pour l'option soir le mercredi et le jeudi où pas mal de gens du coin se retrouvent à 18h pour boire un verre puis enchaînent (ou pas) avec le repas. 

Picards d'origine, ces deux reconvertis se sont connus au CFA de Wattignies pendant leur brevet pro. Ils sont depuis ami·es et ont décidé de se lancer dans l'aventure de la Buissonnière après avoir acquis pas mal d'expérience ailleurs avant la pandémie. Et même si Alice est plus souvent en salle que Yoan pour l'instant, elle compte bien y retourner dès qu'ils pourront embaucher une troisième personne pour faire le service. "On pourra même lui proposer à terme de devenir associé", annonce Alice. 

Car oui, la Buissonnière a cette particularité d'être une SCOP où chacun·e a son mot à dire et toute décision est prise communément. Un équilibre qu'on retrouve autant dans le duo que dans l'assiette.