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Pourquoi il y a-t-il toujours des pics de pollution à Lille malgré le confinement ?

Justine Pluchard 3 min de lecture
25 avr. 2020, C'est greenTransports

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On vient tout juste de sortir d'un nouveau pic de pollution. Alors que le confinement est mis en place depuis plus d'un mois et que le trafic routier s'est allégé, certains commencent à se demander si la circulation a vraiment un impact sur la qualité de l'air à Lille. Réponse avec Atmo Haut-de-France, l’observatoire régional de l’air.

A l'annonce du premier gros pic de pollution de l'air dans la métropole lilloise début avril, beaucoup ont commencé à se demander comment c'était possible en plein confinement. Certains sont mêmes allés jusqu'à se demander si la vignette Crit'Air et la circulation alternée que met en place la préfecture lors de gros pics de pollution en temps normal a un réel intérêt.

Pollution multisources

C'est, vous vous en doutez, moins manichéen que ça. Déjà parce que la qualité de l'air ne dépend pas uniquement de la densité automobile sur les routes ou le périph'. "La pollution locale de particules est multisources", indique Céline Dérosiaux, la responsable communication chez Atmo Hauts-de-France.

Comme elle nous l'avait déjà expliqué au début du confinement, pour l’oxyde d’azote, par exemple, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :

  • le trafic routier (et il y en a encore mine de rien)
  • l’activité économique (et toutes les usines ne sont pas à l'arrêt)
  • l'activité agricole (et on est d'ailleurs en pleine saison d'épandages)
  • le chauffage à combustion (surtout au bois mais ça comprend aussi les chaudières par exemple)
  • les conditions météorologiques

Toutes ces conditions sont souvent à un niveau élevé au printemps. Ce qui fait qu'à Lille, confinement ou pas, c'est la saison des pics de pollution.

Cette année, le trafic routier a bel et bien baissé pendant le confinement et a tout de même eu un impact sur la qualité de l'air. Notamment sur les taux d'oxyde d'azote avec une baisse d'au moins 30% chez nous selon Atmo.

https://twitter.com/ATMOFRANCE/status/1252498559523598336

Si ça ne suffit pas à éviter les pics de pollution, "ça a au moins le mérite de les raccourcir ou de les rendre moins importants, souligne Céline Dérosiaux. Lors d'un pic de pollution, les Lillois voient les mesures qui ont un impact direct sur eux dont la circulation alternée. Mais il faut savoir que les autorités prennent aussi d'autres mesures, notamment sur les industries et le monde agricole."

Particules secondaires

Là où personne ne peut influer, c'est sur les conditions météo. Lors de l'épisode de pollution du début du mois, "des vents venus du Nord et de l'Est nous ont ramené pas mal de particules fines. Problème : chez nous, les conditions météorologiques n'étaient pas favorables à leur dispersion".

D'autant que le printemps est déjà une saison à risque comme on vous le disait plus haut. Surtout en terme de particules secondaires.

Ce sont des particules qui ne sont pas directement rejetées dans l'air par les sources qu'on évoque depuis le début. Mais qui forment de nouvelles particules, polluantes évidemment, par réactions photochimiques à partir de gaz dans l’atmosphère. Des réactions qui sont accentuées aussi par certaines conditions météo comme l'humidité et une hausse des températures. #CoucouLePrintemps

Encore pire avec la voiture

Revenons-en à nos voitures. Chez Atmo, on tient à préciser qu'il n'y pas encore assez de chiffres pour déterminer l'impact de l’allègement du trafic routier en métropole lilloise pour avoir une analyse totalement objective. "Mais il est tout de même assez évident que même si on observe encore des pics de pollutions actuellement en plein confinement, ces derniers seraient plus intenses et plus longs si l'activité était normale. N'oublions pas qu'on a déjà connu des épisodes de pollution qui pouvaient durer jusqu'à une semaine." #Remember2019

Conclusion : ne jetez pas votre vignette Crit'Air à la sortie du confinement en pensant que la circulation routière n'a aucun effet que la qualité de l'air. Elle en a bien un. Même si ça ne suffit pas à rester en-dessous des seuils réglementaires.

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article écrit par Justine Pluchard

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